Depuis plus de 5 années, l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile n°5 accueille une classe du lycée professionnel Pasteur. Une classe composée de 27 lycéens vient passer une semaine en immersion sur le territoire Corse. 

Comme le stipule l’intitulé de ce baccalauréat professionnel, les métiers de la sécurité,  se déroule sur deux années de formation, première et terminale. Le baccalauréat professionnel, les métiers de la sécurité, permet d’ouvrir l’esprit des élèves sur la filière  sécurité des citoyens. Tantôt la sureté, tantôt  la sécurité des personnes, mais aussi la sécurité des biens leurs sont présentés à travers les emplois de police, de la gendarmerie et l’armée. Le programme comporte également l’apprentissage du secours avec les pompiers, le SAMU, les associations agrées de secours à victimes : la Croix Rouge, la Croix Blanche, la Protection civile, l’Ordre de Maltes etc.  

Les lycéens découvrent plusieurs domaines, aussi bien dans les Armées, que dans la Police. ils sont par exemple invités  à l’école de police où ils vont aller chercher de l’enseignement professionnel que l’éducation nationale ne dispense pas, par exemple l’apprentissage de stupéfiants, la manipulation d’armes, la présentation d’armes, etc.

En établissement scolaire, il faut allier la pratique et l’immersion. Ils peuvent discuter avec les professionnels et obtenir des témoignages sur leur ressenti au quotidien.

Nous avons choisi la sécurité civile, parce que les moyens des unités militaires de sapeurs sauveteurs et les missions sont différents d’un SDIS. Ils découvrent des matériels de sauvetage déblaiement qu’on n’a pas forcément sur le continent, voire pas du tout. Ils découvrent des nouveaux matériels, des nouvelles missions. Ils touchent du doigt l’exigence et la discipline militaire, principales différences entre les unités de sapeurs-pompiers auxquelles sont parfois assimilés à tord les UIISC. L’art du commandement, l’usage de l’autorité sont clairement des caractéristiques des FORMISC.

L’ancien chef de corps de l’UIISC5, qui était en fonction en 2015, est un officier que j’ai connu. En effet je suis un ancien sapeur militaire, sous-officier. J’ai servi sous ses ordres alors qu’il était lieutenant, jeune lieutenant. J’étais l’adjoint chef de sa section. Je l’ai rencontré par surprise, il s’agit du lieutenant-colonel REY. Nous nous sommes remémorés d’anciennes histoires du premier régiment de service militaire adapté en Martinique. C’est là-bas que j’étais son adjoint. 

Et donc en lui expliquant ma reconversion, on en est arrivé à se dire mais pourquoi ne pas faire découvrir la sécurité civile à ces jeunes gens ? Si vous avez l’opportunité de venir en Corse, je peux vous accueillir et leur faire découvrir les missions des sapeurs sauveteurs. C’est comme ça que l’aventure a débuté. On l’a pérennisé avec son successeur, le LCL Bourgoin, puis le LCL Couasné, le LCL Kremer et à présent avec le LCL Peltier.

Lorsqu’on leur a dit « On va faire un séjour pédagogique en Corse » de suite, il y a le sourire, puisque ce n’est pas le village d’à côté. Et ensuite,  il y a le mythe du sapeur Vulcain de la sécurité civile. 

Même s’ils en ont déjà entendu parler, en classe, à la maison la première réaction qu’ils vont avoir c’est d’aller sur Internet, regarder qu’est-ce que la Corse? Ils vont chercher où est Corte, qu’est-ce que l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile, et plus particulièrement la numéro 5. Étudier  ses missions, et son historique. 

C’est important d’être immergé en régiment. Ils ont accès en réalité à la théorie des cours divulgués pendant la scolarité. Ils viennent voir un petit peu, ce qu’on leur présente tout au long de l’année. Ils découvrent cette communauté mixte de soldats. Ils réalisent que c’est abordable d’intégrer les rangs de l’armée si on s’en donne les moyens. Les jeunes ont peu accès aux Armées.  Ce sont des endroits de formation et d’instruction qu’ils ne connaissent pas ou très peu, ou qu’ils découvrent au travers des médias. Lorsqu’il y a eu les tremblements de terre en Turquie, on lit ou on entend dans la presse « On envoie des sapeurs, on envoie l’escrim, etc. » mais concrètement on n’en sait pas plus.

Le mardi 7 mars au matin, nous avons été accueillis par le commandant en second. Nous avons effectué pendant la matinée notre installation au niveau de l’hébergement. Après, nous avons fait une petite prise en main aux lycéens afin de leur faire découvrir le milieu corse. Le mardi après-midi, on a commencé par une course d’orientation. Elle s’est déroulée dans le domaine du Saint-Jean, où les jeunes ont pu découvrir  le maquis. Cette activité à la fois éducative et ludique a plu à tout le monde. La deuxième partie de l’après-midi a été consacrée à une présentation de l’UIISC 5, mais aussi des autres unités de la sécurité civile. On nous a parlé de la double tutelle Ministère des Armées et Ministère de l’Intérieur. 

Puis nous avons attaqué le mercredi. Nous avons diversifié notre programme sur la découverte des métiers de la sécurité. Nous avons été accueillis à Ajaccio à la base navale d’Aspretto où les jeunes lycéens ont pu découvrir le PGHM, le peloton gendarmerie de Corse. Nous avons été accueillis par le lieutenant responsable de la section aérienne. Nous avons pu voir les moyens aériens, l’hélicoptère de la gendarmerie qui a pour répartition 50%  de secours à personnes et 50% de missions judiciaires. Ensuite les élèves ont pu découvrir le peloton de gendarmerie. Les modalités d’intervention de secours se situent en haute montagne, au profit de randonneurs mal équipés, des gens qui font des malaises, etc.

Ensuite, nous avons rencontré la brigade nautique, elle intervient dans beaucoup de domaines, comme la lutte contre la pêche illégale ou les stupéfiants, le contrôle de certains navires, , etc. Ensuite, nous avons pu nous entretenir avec le service de recrutement de la gendarmerie. Place à la relève! L’objectif est de créer des vocations et surtout d’offrir un avenir professionnel solide à nos jeunes.

La journée du jeudi a été organisée par l’UIISC 5. Le matin les lycéens ont réalisé une activité incendie, avec des clés de portage, l’établissement de bâche-à-eau, l’établissement de lances, etc. Et parallèlement, s’est déroulée une présentation du simulateur multirisques, où les lycéens ont pu découvrir la formation de feux de forêt de niveau trois. L’après-midi, nous avons inversé les deux groupes de façon à ce que tout le monde ait le même programme. 

Et donc demain, c’est déjà vendredi, le dernier jour de leur séjour. Nous ferons un footing. Nous monterons à la Pointe du corbeau. Après quoi, nous prendrons le repas et nous nous dirigerons vers Bastia pour le transit retour sur le continent.